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LES RHUMATISMES CHRONIQUES
Selon l’OMS (organisation mondiale de la santé) L’arthrose est l’une des 10 maladies les plus invalidantes dans les pays développés. On estime qu’à l’échelle mondiale: 9,6% des hommes et 18% des femmes de plus de 60 ans en souffrent ; que l’arthrose limite les mouvements des sujets atteints dans 80% des cas et 25% se retrouvent dans l’impossibilité d’exécuter les tâches de la vie journalière.
Dans le but de mieux faire connaître et reconnaître le poids socio-économique des affections de l’appareil locomoteur et à promouvoir les moyens de prévention, de diagnostic et de traitement avec un bon rapport coût /efficacité, une force multidisciplinaire mondiale a vu le jour en 1997 « la décennie des os et des articulations ».
« L’arthrose serait une maladie inflammatoire à bas grade et non une maladie de l’usure des cartilages ». Obésité, Diabète et HTA, augmenteraient le risque d’arthrose ; plusieurs travaux récents attribuent une participation systêmique aux dégâts articulaires. Aussi une origine locale est suspectée (graisse de Hoffa) surtout dans la gonarthrose de l’obèse.
AU MAROC . Une enquête réalisée au Maroc en 1997 auprès des familles sur les maladies chroniques et handicapantes, a montré que l’arthrose est la maladie la plus fréquemment citée par les personnes questionnées (14%) et qu’elle est le 3ème motif de consultation (17,2%) derrière les rhumatismes inflammatoires (21,5%) et devancés par la pathologie vertébrale commune (30,2%).
Malheureusement, la gravité de l’arthrose est encore sous-estimée chez nous, vu le manque d’infrastructures sanitaires spécialisées, et de stratégie axée sur la sensibilisation et la prévention.
. La Spondylarthrite Ankylosante (SPA) peut dans certains cas, être une maladie fonctionnellement grave, c’est le cas d’une coxite invalidante, d’une déformation rachidienne avec risque neurologique. Atteignant l’homme jeune, elle pose enfin d’importants problèmes de Réadaptation. Quel devenir, quelle orientation professionnelle, quelle prise en charge globale proposer ?
. Dans notre pays 300.000 à 350.000 patients seraient atteints de Polyarthrite Rhumatoïde (PR), dans une proportion de 4 femmes pour 1 homme surtout entre 35 et 55 ans. Les répercussions fonctionnelles peuvent être des plus invalidantes. Selon une étude récente réalisée au Maroc, plus de la moitié des patients seraient contraints d’arrêter toute activité professionnelle au bout de 2 ans de maladie, et que 80% auraient recours à des moyens traditionnels pour traiter leur pathologie.
Dr : Nouredine OUDGHIRI IDRISSI
La Piste Métabolique de l’Arthrose
Lors du 25e congrès de la Société Française de Rhumatologie (9-12 décembre 2012, Paris), les spécialistes ont présenté les nouveaux mécanismes physiopathologiques de l’arthrose. Obésité, diabète, HTA en augmenteraient le risque. La voie est ouverte pour de nouveaux essais thérapeutiques.
« L’arthrose n’est pas une maladie de l’usure des cartilages mais une maladie inflammatoire de bas grade », a souligné le Dr Jérémie Sellam (hôpital Saint-Antoine, Paris) lors d’une session consacrée à l’arthrose. En effet, plusieurs travaux récents attribuent une participation systémique aux dégâts articulaires. Pour preuve, l’obésité multiplie par deux le risque de souffrir d’une arthrose digitale alors que les articulations des doigts ne sont pas soumises à un surcroît de contraintes mécaniques en rapport avec le surpoids. Récemment a été mis en évidence dans l’arthrose le rôle des adipokines sécrétés par le tissu graisseux telles que la leptine, l’adiponectine ou la visfatine. Or la plupart des pathologies où sont présentes les adipokines recouvrent la sphère métabolique (diabète) ou cardiovasculaire (athérosclérose).
« Chacun des paramètres du syndrome métabolique est plus fréquent dans la population des arthrosiques par rapport à celle des non arthrosiques », a avancé le Dr Sellam. L’étude japonaise ROAD a révélé que l’HTA et le diabète seraient des facteurs de risque indépendants de gonarthrose ou de progression arthrosique. Le risque relatif d’arthrose est de 2,74 chez les sujets hypertendus par rapport aux normotendus. Chez les patients diabétiques, il est de 1,94 par rapport aux non diabétiques et le surpoids est associé à un risque relatif de 1,66 par rapport aux individus de poids normal. Reste que toutes les études ne sont pas parvenues aux mêmes conclusions, ce qui mérite une confirmation plus solide.
En tout cas, l’accumulation des marqueurs cardiométaboliques est associée indiscutablement à une fréquence accrue de gonarthrose. Sur 482 femmes ayant eu une radiographie des genoux, les obèses sans aucun paramètre cardiométaboliques sont 13 % à souffrir d’arthrose, contre 23 % des obèses avec deux paramètres cardiométaboliques parmi le diabète, la CRP élevée, la dyslipidémie, l’hypertension artérielle ou une augmentation du rapport taille/hanche. L’observation se confirme sur l’arthrose des mains avec un risque relatif de 1,4 si l’indice de masse corporelle seul dépasse 27 kg/m² alors que le risque relatif est de 2,3 si le même surpoids est lié à une HTA et un diabète.
Dans le cas du diabète, l’arthrose est d’évolution plus péjorative. « Le diabétique fait plus d’arthrose plus sévère et il va plus vite à la prothèse », a indiqué le Dr Sellam. Sur le plan physiopathologique, il existe une « caramélisation » de l’articulation due aux produits de glycation qui précipitent les lésions du cartilage, l’hyperglycémie étant aussi suspectée de sensibiliser les chondrocytes au stress inflammatoire par sécrétion d’interleukine-8.
Aussi une origine locale
À côté de la piste inflammatoire systémique, la graisse de Hoffa est largement suspectée de jouer un rôle crucial dans la genèse de l’arthrose du genou de l’obèse. Cet amas graisseux se situe en dessous de la rotule et est en connexion avec la synoviale. Dans la cohorte de Rotterdam, les obèses dont l’indice de masse corporelle est compris entre 25 et 27,5 kg/m2 ont un risque doublé de gonarthrose alors que le risque de coxarthrose reste stable.
Cette tendance se vérifie pour les obésités encore plus sévères (› 27,5 kg/m²). « Les deux articulations portantes ne se comportent pas de la même façon en fonction du surpoids », note le Dr Florent Eymard (centre hospitalier Henri-Mondor, Créteil). « On ne peut pas dire qu’il ya plus de volume de graisse de Hoffa chez la femme obèse souffrant de gonarthrose, mais peut-être le tissu de Hoffa se comporte-t-il différemment chez l’obèse ? », s’interroge le spécialiste. Des expérimentations vont dans ce sens. « À Henri-Mondor, on a pu montrer sur le même patient que le tissu de Hoffa induisait un profil plus inflammatoire sur ses chondrocytes que son propre tissu sous-cutané », a indiqué le Dr Eymard.
Arsenal actuel limité
Toutes ces nouvelles connaissances physiopathologiques laissent espérer de nouvelles solutions thérapeutiques à une heure où l’arsenal reste somme toute limité. Le Pr Thomas Bardin (hôpital Lariboisière, Paris) a souligné le rôle des traitements non pharmacologiques comme la rééducation, les orthèses ou les prothèses pour les formes les plus évoluées. Sur la douleur, le paracétamol reste la clé de voûte du traitement. Les AINS sont plus efficaces mais plus dangereux surtout s’il y a un effet de report sur cette classe. Des nouveaux antalgiques comme les anti- NGF (tanezumab par exemple) sont en développement mais ils sont presque « trop actifs » car, faute des stimuli nociceptifs d’alerte, l’arthrose a évolué dans quelques cas vers une arthropathie neuropathique destructrice.
En ce qui concerne les anti-arthrosiques d’action lente menacés de déremboursement (ils le sont encore à 15 %), le Pr Xavier Chevalier (président de la section arthrose de la Société Française de Rhumatologie, hôpital Henri Mondor, Créteil) a souligné l’intérêt de ces molécules qui « nous ont permis de progresser sur la connaissance de l’évolution naturelle de l’arthrose. On espère trouver des médicaments qui agissent sur des cibles bien définies ». Pour Thomas Bardin, « même si leur efficacité est limitée, leur mise à disposition se justifie. D’autant que, dans cette pathologie, le placebo possède un niveau d’efficacité très élevé ». Médecines alternatives
Quant aux médecines alternatives, le Pr Chevalier a estimé : « Les médecines alternatives ne sont pas à rejeter en bloc car leur condamnation risque de casser la relation médecin-malade ». L’activité physique a un effet controversé selon les études, certains pensent qu’elle aggrave l’arthrose d’autres qu’elle ralentit le processus destructif. En revanche, tout le monde s’accorde sur l’intérêt du renforcement musculaire du quadriceps sur la symptomatologie du patient souffrant de gonarthrose. « Le muscle est un organe de contrôle neuromusculaire et pas seulement un organe de force », a indiqué le Pr Yves Henrotin (université de Liège, Belgique). Le renforcement permet un meilleur contrôle proprioceptif et neuro-musculaire et protège l’articulation.
Dr : Nouredine OUDGHIRI IDRISSI
Sport et Santé
Ce rendez-vous annuel s’adresse non seulement aux Médecins MPR, mais également à tous les professionnels de Santé : Médecins d’autres Spécialités et Paramédixaux concernés par les pathologies traitées.
Le thème de cette année : Sport et Santé: Actualités en Médecine Physique et de Réadaptation, ouvre largement le débat, un temps de formation et d’informations aux commissions Médicales des Fédérations qui le souhaitent. La mise en commun des expériences respectives dans tous ces domaines ne peut que favoriser l’enrichissement mutuel de nos connaissances pour une meilleure prise en charge des Sportifs.
La trop grande sédentarité des temps modernes et l’augmentation du temps de loisirs, ont contribué à la prise de conscience du besoin de « bouger ». Encore faut-il que ce mouvement soit bénéfique et que sa qualité et sa quantité ne viennent pas nuire à cette recherche d’une meilleure hygiène de vie.
L’activité physique du sédentaire est souvent inadaptée : soit par une pratique insuffisante, soit par excès.
Le sujet voulant obtenir des performances flatteuses sans le temps de préparation nécessaire.
Ainsi quelle que soit l’activité physique en jeu: pratique sportive ou compétition de haut niveau, l’empirisme tend à faire place progressivement à des méthodes plus rationnelles: mesures de paramètres physiologiques et physiques, surveillance périodique, etc.
La recherche de la meilleure performance et la nécessité de repousser toujours plus loin les frontières du possible ne laissent plus de place à l’improvisation dans l’acquisition de la performance sportive de qualité.
L’environnement du sportif s’est modifié, l’athlète n’est plus seul que ce soit: pendant la préparation, au moment de la compétition, ou encore après celle-ci.
Dans ce concert, activités physiques pour le grand nombre et compétition pour l’élite, la Médecine Physique et de Réadaptation en collaboration avec d’autres spécialités, joue un rôle sans cesse croissant, dans le traitement et la réparation des traumatismes, intervient à titre préventif lors de la préparation à la compétition: c’est la surveillance Médicale de l’entraînement- explorations fonctionnelles, physiologiques, diététiques, psychologiques, etc.
La Société Marocaine de Médecine Physique, Rééducation et de Réadaptation: SOMAREF, s’enrichit chaque année de nouveaux membres, et rend compte au cours de ses travaux nationaux et régionaux, de la vitalité des efforts auxquels se consacrent ses praticiens.
Mais la Médecine Physique, Rééducation et de Réadaptation est une Médecine de soins visant entre autres missions, à la réadaptation des sportifs: traumatologie sportive, Rééducation Fonctionnelle, aussi le réentraînement des cardiaques, des hypertendus, des diabétiques à l’effort.
IL FAUT BIEN QUE LE CORPS EXULTE !
LA SOMAREF fête cette année ses 20 ans Et compte parmi ses membres plus de 60 Médecins MPR exerçant au MAROC
Si vous traitez un individu comme il est, il restera ce qu’il est ; mais si vous le traitez comme s’il était ce qu’il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu’il doit et peut être.
Goethe
Si le Sport pouvait être mis en pilule, il serait le plus consommé dans le Monde.
Echographie musculaire et squelettique
Publiée le 11 nov. 2013.